Je discutais l’autre jour avec un collègue qui a travaillé durant un été à EuroDisney. Il était alors un de ces personnages, vous savez,qui sont déguisés et qui circulent sur le site. Il me racontait qu’à chaque jour, il devait « entrer en scène ».
Il jouait un rôle et son rôle était d’être ce personnage amusant, enthousiaste et à l’écoute de la clientèle. À tous les matins, en arrivant au travail, il avait droit à une séance de motivation, lui permettant de se mettre en forme, émotionnellement et arriver ainsi à bien jouer le rôle qu’on attendait de lui, celui de Goofy.
L’année dernière, j’ai également assisté à une conférence d’un gestionnaire du monde de la santé qui arrivait à faire des choses étonnantes dans les hôpitaux où il était intervenu. En fait, il reprenait essentiellement ce même thème: Jouer son rôle et donc démontrer de la gentillesse, de l’enthousiasme et s’accrocher un sourire au visage avant d’entrer en scène et ainsi jouer efficacement le rôle pour lequel on est engagé.
L’effet cumulatif de ces personnes enthousiastes, tout autour, a alors un curieux effet catalyseur, à tel point que même ceux qui se sentaient un peu déprimés avant d’entrer en scène, se laissent prendre au jeu et y trouvent du plaisir. La particularité, c’est qu’ici, on ne recherche pas l’authenticité, mais plutôt créer une ambiance particulière par les efforts cumulés de chacun.
Plus récemment, je lisais une étude qui faisait état des deux personnalités de l’individu, celle du dedans et celle de l’extérieur. on y donnait pour exemple, certains gestionnaires, dynamiques et imposants en milieu de travail, qui une fois à la maison, arrivent tout juste à se traîner jusqu’au divan où, épuisés, ils passeront la soirée devant le téléviseur. Ont-ils si bien joué leur rôle, durant la journée, qu’il ne leur reste plus d’énergie pour autre chose une fois le rideau tombé?