L’aveuglement

Publié: 12 avril, 2009 dans amour, Questions existentielles, Société
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blindnessImaginez, si un jour, sans avertissement, vous deveniez aveugle. 

Imaginez que ce soit une maladie contagieuse et que tous les gens qui vous entourent deviennent également aveugles. 

C’est le thème abordé dans ce film troublant de Fernando Meirelles. 

J’ai d’abord loué ce film en m’imaginant un film d’action, du genre virus mortel dont on recherche l’antidote pour sauver la planète, le style 28 jours plus tard. 

Je m’étais gourré royalement.

Ce film s’intéresse davantage à l’aspect humain, la relation à soi, à l’isolement parmi la foule, à l’intimité, à la solidarité, à la générosité, au meilleur et au pire de l’homme quand il est en situation d’urgence, au pouvoir et à la soumission, à la naissance des dictatures et à l’espoir. 

On termine le visionnement de ce film avec une forte envie d’échanger, d’en discuter. Un film dont la portée philosophique est puissante, un classique dans le genre, un film qui me rappelle « L’expérience », ce film allemand qui reprend les concepts de pouvoir et de soumission de Milgram. À voir!

commentaires
  1. Morgane dit :

    Spontanément, je ne l’aurais pas loué. Mais tu me donnes le goût, merci.

  2. Caro et Cie dit :

    Je ne loue presque jamais de films, à part lorsqu’on m’en suggère un… Et j’avais été très marquée par « l’expérience »! Peut-être ce soir.

  3. Angelika dit :

    J’ai bien aimé ce film moi aussi. Si une situation pareille arrivait réellement, la panique et la folie serait immense…

  4. Zed Blog dit :

    Pour avoir eu l’immense privilège de travailler avec un groupe d’aveugles et amblyopes très particulier, il me semble que ceux-là étaient tous des hommes, indisciplinés, drôles, de vrais bébés lala, avec un sens de l’humour incroyable, d’avoir eu, aussi, à me mettre juste eu un peu dans leurs souliers, et avoir visité une expo au Musée de la civilisation de Québec où les visiteurs devenaient aveugles le temps d’expérimenter le quotidien d’une personne non-voyante… Je peux te dire que c’est tellement quelque chose qui est au-dessus -comme tant d’autres- de mes forces. Mais quel plaisir j’ai eu avec ces gens-là, Je ne dis pas qu’ils sont tous aussi charmants -c’est comme partout- mais ce sont des leçons de vie inoubliables.

    Aurais-je le courage de regarder ce film. Zed

  5. azuldelmar dit :

    J’ai lu le livre de Saramago ça fait quelques années, et je me suis posée les mêmes questions que toi… l’homme face à ses propres misères morales.
    Je pense louer le film pour comparer avec l’ouvre original.
    Bon dimanche!

  6. pierforest dit :

    @Angelika: On doit se sentir tellement démuni et dépendant quand on se retrouve dans une telle situation, ça doit être terrible et comme toujours, la moralité douteuse de certains individus créerait le chaos, c’est incontournable.

    @Zed: Ce soit être super ce genre d’expérience. Rien de tel que de le vivre pour mieux comprendre leur quotidien. Je pourrais imaginer vivre sourd, parce qu’avec je pourrais tout de même rester en contact avec le monde, utiliser internet, mais devenir aveugle c’est autre chose. Notre vie est tellement bâtie autour de la vue que sans celle-ci, on perd une bonne partie de son autonomie. Et vivre sans lire? argghhh. Impensable. Ma petite soeur, depuis des années, enregistre bénévolement des livres pour l’audiothèque de Montréal. Heureusement, il y a cet organisme pour eux.

    @Azul: Le livre est sans doute encore meilleur que le film, puisque c’est toujours le cas. Mon fils me disait que l’auteur a également écrit une suite « Seeing » qui se déroule au même endroit, avec les mêmes personnages, 3 années plus tard. J’aurai un peu de temps, cet été, entre deux sessions à l’université pour lire autre chose que des trucs pour mes cours et j’en profiterai pour lire ce roman.

  7. gazou dit :

    Tu me donnes envie de voir ce film

  8. unautreprof dit :

    Avec Gael Garcia Bernal, Julianne Moore et Mark Ruffalo, c’est tentant, de bons acteurs!
    Je prends note de ta suggestion.

  9. nanoulaterre dit :

    Tout à fait d’accord avec votre critique. J’ai adoré ce film hors du commun.

  10. Jackss dit :

    Tout à fait inspirant, en effet, comme thème

    Je connais très bien une travailleuse sociale aveugle: Anick Elle était voyante à la naissance. Elle a été atteinte de rétinite. Son père était chirurgien neuro-vasculaire. Il était donc en mesure de comprendre ce qui se passait. Quand J’ai connue Anick, elle n’avait pas 30 ans et sa vision diminuait dramatiquement.

    Lorsque ma mère fut atteinte d’Alzheimer, j’avais assisté à une rencontre multidisciplinaire où Anick était présente. Il y avait beaucoup d’interactions. Quand je voulais intervenir, il m’aurait été difficile de le faire à plusieurs occasions si Anick n’avait pas été là. C’est elle qui attirait l’attention sur le reste de l’équipe pour souligner que je voulais intervenir. Elle percevait une foule de petits détails qui échappaient à tout le monde.

  11. Solange dit :

    Je le prend en note, merci pour la suggestion.

  12. Méli dit :

    Ça doit être troublant ce film en effet… Si j’ai l’occasion, ça me donne le goût de le voir… Ça nous fait réfléchir… Ma mère est peut-être à risque de perdre la vue à cause de la dégénérescence maculaire, pour l’instant, elle est stable, mais elle est suivie de proche… C’est épeurant… pour une femme comme elle qui aime faire de l’artisanat et adore lire… Ça me fait peur aussi, étant donné qu’il peut y avoir une composante héréditaire, que j’ai les yeux bleus (plus à risque), etc… mon oncle est presque aveugle… Bref, c’est effectivement un sens très précieux auquel nous tenons tous beaucoup… J’ose pas trop y penser, moi qui aime aussi lire et peindre et visiter des musées, etc… et qui tiens à mon autonomie…

  13. pierforest dit :

    @Gazou: C’est un film qui mérite d’être vu.

    @nanou: N’est-ce pas? 🙂

    @Jackss: Tout à fait. Quand un sens perd de son acuité, les autres prennent la relève.

    @Solange: Vous m’en donnerez des nouvelles.

    @Meli: Je te comprend tout à fait. Je réagirais de la même façon. La vue est un des sens les plus importants et on imagine facilement comment notre vie pourrait être bousculée si on en était privé. Malgré tout, je me dis que même dans les pires situations, on peut arriver à bien s’en tirer si on reste l’esprit ouvert. Sachant qu’elle perdra progressivement la vue, lui permettra aussi de s’adapter progressivement. Le choc sera moins terrible.

  14. Zoreilles dit :

    Ayant été opérée pour des cataractes (à mon jeune âge!…) j’ai pu expérimenter à deux reprises ce que c’est que d’être privée d’un oeil seulement, à 30 ans, et puis de l’autre, à 42 ans. À chaque fois, l’opération était une délivrance, une vraie renaissance! Je n’ose même pas imaginer ce que c’est que de perdre la vue complètement et pour toujours. Pourtant, je sais que je m’y ferais si je devais m’y résoudre mais je ne voudrais jamais perdre l’usage de mes zoreilles!

    J’ai beaucoup aimé ce que racontait Jacks à propos de Anick…

    Je n’ai pas l’habitude de louer des films, je préfère les voir en salles mais je retiens la suggestion en cas de pluie dans la prochaine saison.

  15. gazou dit :

    cela me donne très envie de voir ce film

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