Et voilà, c’est fait! En terminant ce cours particulièrement exigeant de « mathématiques pour l’informatique », j’atteins un objectif que je m’étais fixé en 2003. Un peu plus de 10 ans de ma vie où l’essentiel de mes loisirs ont été consacrés à étudier et réaliser des travaux universitaires dans le cadre d’un BAC par cumul de certificats.
Ce fut une expérience des plus enrichissante, beaucoup plus que je ne l’aurai imaginé au départ. Et honnêtement, j’y ai pris goût. J’ai appris tellement de choses au cours de ces années, des domaines que je n’aurais peut-être pas explorés juste par moi-même, sans être dans un contexte encadré et structuré. J’en ressors grandi. C’est un peu comme la loi de l’inertie. Difficile à se mettre à marche et difficile d’arrêter une fois en mouvement.
J’ai d’ailleurs beaucoup pensé à me réinscrire dans un autre parcours à compter de l’automne, mais je vais plutôt profiter de l’été. Pour l’instant, je vais laisser mon cerveau se reposer un peu en me contentant de lire des thrillers juste pour le plaisir et en profitant du beau temps (??) pour me remettre en forme. J’ai été peu actif physiquement cet hiver et je me sens un peu rouillé. Je me suis donc mis au jogging matinal depuis quelques semaines et ça démarre tellement bien les journées. J’y vais tôt, autour de 5h30 ou 6h00 et je sors pour une trentaine de minutes où je cours de petites séquences, suivi d’une période de marche pour reprendre mon souffle et évacuer l’acide lactique accumulé dans les muscles. J’ai commencé tout doucement, tel que recommandé sur un site où on disait le jogging à la portée de tous. L’objectif était d’éviter les blessures et s’améliorer progressivement. Trop souvent, porté par l’enthousiasme, on va en faire trop la première journée et se sentir tout courbaturé les jours suivants. Ça devient alors quasiment une punition de vouloir retourner courir par la suite. En y allant progressivement, on donne le temps nécessaire au corps de s’adapter au changement et surtout, on garde tout cela dans la zone plaisir. Par ailleurs, prendre conscience qu’on s’améliore, semaine après semaine, ajoute beaucoup à la motivation. C’est une roue qui tourne dans le bon sens et c’est juste du bonheur.
Ensuite, on verra. Il y a tellement d’autres domaines, complètement différents où je pourrais apprendre. Apprendre à jouer de la guitare, à danser (le tango?), à cuisiner, des cours de langue, peut-être également, des cours d’ébénisterie? Pourquoi pas. Tout demeure possible.
Mon beau-père, aura bientôt 80 ans et il y a quelques temps, il racontait à sa fille (ma conjointe) comment son propre père l’avait privé de son rêve, en lui refusant de suivre des cours d’ébénisterie (qu’il aurait payé lui-même). Son père, très sévère, du genre qui fait peur juste à le voir, gros, massif, une gueule de brute (il était policier) avait décidé que ce n’était pas un bon job pour son fils. Finalement, ce dernier s’était enrôlé dans la marine et avait ainsi quitté la maison dès qu’il avait pu. Plus tard, il avait obtenu un emploi chez Poste Canada et y est demeuré jusqu’à sa retraite. Ce qui m’étonnait de cette histoire, c’est qu’il soit encore si amer, face à une situation vécue plus de 60 ans auparavant. Pourquoi ne pas s’inscrire là, maintenant à des cours d’ébénisterie? Il n’y a pas d’âge pourtant pour apprendre. J’ai comme l’impression qu’il lui est plus facile de cultiver ces sentiments négatifs face à son père que de se prendre en main.
C’est un peu comme de faire reposer son malheur sur les épaules d’autrui, plutôt que de prendre son bonheur en main. Pourtant, tout est possible, vraiment tout est possible. Il suffit de poser un premier pas, puis un autre, y aller progressivement pour ne pas se décourager et garder tout cela dans la zone plaisir. C’est tout simple, quand on y pense.