Archives de décembre, 2015

Parfois la vie d’un homme se résume à bien peu de chose. Une formule, c’est essentiellement ce qu’on retient de Pythagore: Son fameux théorème.

Cet homme qui a vécu il y a plus de 2500 ans, était mathématicien, c’est vrai, mais il était également astronome, savant, philosophe et s’intéressait aussi à la musique. Il avait expliqué, notamment, le secret des harmonies musicales en décrivant les proportions mathématiques des cordes de l’instrument. Ainsi l’octave avait un rapport de 12/6, la quarte de 8/6 et la quinte de 3/2. Il prétendait même que la distance entre les planètes relevaient des mêmes proportions et qu’en tournant, les planètes faisaient des sons, ce qu’il appela l’harmonie des planètes.

Paradoxalement, même si Pythagore est connu comme l’inventeur du fameux théorème, ce n’est pas vraiment lui qui l’a inventé. 1000 ans avant lui, les Babyloniens et les Chinois l’utilisaient déjà. Les Égyptiens utilisaient des cordes à 13 noeuds régulièrement répartis pour construire des pyramides avec des angles parfaitement droits.

Selon Pythagore l’univers s’expliquait par des proportions numériques harmonieuses. Que l’on parle du mouvement des planètes, de la musique, d’art ou de toutes choses produites par la nature, cette harmonie n’était pas qu’une perception de nos sens, mais aussi une réalité mathématique.

Lier l’art, la philosophie et les mathématiques, voilà sans doute le plus grand apport de cette homme à l’humanité.

La mémoire du corps

Publié: 29 décembre, 2015 dans L'essentiel, motivation, plaisir

Sois prudent, me dit mon genou, n’abuse pas des kilomètres, sinon je n’irai plus faire de jogging avec toi. Ne soulève pas de poids trop lourds, me raconte mon coude, je te rappelle que tu m’as déjà blessé, l’année dernière, en tombant à la renverse et en me frappant contre le coin de la moulure.

genou

– Oui, oui vous deux, du calme, je ne vous oublie pas. D’ailleurs, je ne vois pas comment je pourrais, puisque que vous me rappelez régulièrement à l’ordre.

Le corps guérit, mais il n’oublie pas.

En 2008, lors de ma dernière randonnée sur le Chemin de Compostelle, je me suis blessé à un genou. J’avais bêtement frappé avec ma botte une roche qui saillait sur le chemin. Une petite douleur est alors apparue et elle a persisté, puis s’est amplifiée progressivement. Il ne nous restait que 100 kilomètres à parcourir, je n’allais tout de même pas arrêter et d’ailleurs, une fois mon genou bien réchauffé, ça n’allait pas si mal. Et puis il y a également eu cette gentille dame, qui parcourait le chemin avec nous et qui me voyait sautiller un peu à chaque pas. Elle m’avait offert des anti-douleurs (attention, ils sont forts, m’a-t-elle dit). J’ai donc pu parcourir un autre 75 kilomètres sans trop souffrir. Le matin du dernier jour, alors qu’on était à peine à 25 kilomètres de Saint-Jacques-de-Compostelle, mon genou a refusé de suivre. Même réchauffé, même avec les anti-douleurs, lui, avait décidé que c’était assez. Parfois la volonté ne suffit pas, il faut aussi écouter son corps. Nous avons donc fait les derniers 20 kilomètres en taxi. C’est dommage, parce que l’arrivée au pied de la cathédrale après cette longue randonnée est une expérience inoubliable, c’est l’aboutissement d’un projet, le couronnement de l’aventure.

Depuis, si je marche plus d’une dizaine de kilomètres, quelques jours d’affilé, mon genou me signale que j’en fais trop. Idem, si je me laisse entraîner par le plaisir et que j’étire un peu trop le parcours de jogging. Ça ne me limite pas spécialement dans mes activités, disons que ça me limite dans les abus et on le sait, ce sont eux qui sont à l’origine de beaucoup sinon de la plupart de problèmes de santé. Une fois un certain seuil atteint, il en restera des séquelles avec lesquelles on devra composer pour le reste du chemin.

En même temps, vivre trop prudemment, ce n’est pas vivre au sens où je  l’entends. L’important n’est pas forcément d’être là très très longtemps, mais d’avoir plutôt fait bon usage du temps qu’on a reçu.

Souffle, souffle le vent d’hiver

Publié: 19 décembre, 2015 dans Bonheur

ventdhiverHouuuuuuuuuuu, le vent d’hiver qui souffle au travers des arbres dénudés.

J’ai enfilé mon parka et je suis assis dehors, face au soleil avec une grosse couverture sur les jambes pour me protéger du froid. Je prends ma dose de soleil. Dans les pays nordiques et quoi qu’en dise le changement climatique, le Québec en est un, donc, dans les pays nordiques, les carences en vitamine D sont chroniques durant les mois d’hiver.

La vitamine D, notre corps la fabrique, mais il lui faut pour cela des rayons ultraviolets, et donc du soleil. Il y en a moins durant les mois d’hiver. Le soleil passe moins haut dans le ciel, se lève plus tard et se couche plus tôt. D’ailleurs, on approche de la journée la plus courte de toute l’année, enfin, c’est-à-dire celle où il y a moins de jour et plus de nuit.

Je pratique la pleine conscience.

Cela consiste à se concentrer pleinement sur nos sens, sur l’instant présent, sans se laisser distraire, sans laisser ses pensées vagabonder. L’esprit humain a de la difficulté à se limiter à l’instant présent.

Perpétuellement, il ressasse le passé et envisage l’avenir, mais ce faisant, il oublie l’instant présent, le seul dans lequel on vit finalement. Donc, je pratique la pleine conscience. J’ai les yeux fermé, j’écoute le houuuu du vent, le bruit des dernières feuilles désséchées qui s’accrochent aux branches du tilleul, j’entends le bruit des voitures au loin, le bruit du roulement de leurs roues sur l’asphalte, je profite du soleil sur mon visage et je sens sa chaleur, même si elle demeure timide et je me sens bien. Je prends de longues inspiration, 1,2,3,4,5 et j’expire lentement, encore et encore. Je me sens bien.

outardesCe matin, c’était le festival de la bernache dans le ciel. Je demeure dans le sud du Québec, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière américaine et chaque année, en fin d’automne, on voit des centaines et des centaines d’outardes en formation se diriger vers un climat plus doux pour la durée de l’hiver.

J’étais donc à les observer et m’émerveiller devant ces magnifiques V qui se formaient et se déformaient de façon gracieuse dans le ciel quand j’ai noté qu’elles n’allaient pas toutes plein sud. Certains voiliers d’outardes se dirigeaient même au nord, d’autres à l’ouest. Si au final, il est clair qu’elles iront toutes au sud, le chemin pour se rendre à leur destination finale n’est visiblement pas un parcours rectiligne d’un point A à un point B.

J’ai alors pensé que la vie, de façon générale, la mienne en tous cas, suivait un peu la même trajectoire. Même si je sais généralement assez bien où je veux aller, le parcours n’est pas toujours rectiligne, en fait, il l’est assez rarement. Il est fait de toutes sortes de détours, de visites improvisées, qui malgré tout, m’amènent dans la direction souhaitée. Je me dis qu’au fond, tant qu’on va dans la bonne direction, il n’est pas nécessaire de vouloir tout planifier le long du parcours, parce que c’est souvent ces surprises qui sont porteuses des plus beaux souvenirs.

La chance

Publié: 3 décembre, 2015 dans Bonheur, Juste du bonheur, motivation, plaisir
Tags:,

chanceSur mon trajet quotidien de 18 kilomètres pour me rendre au travail, il y a 31 feux de circulation. Hier matin, j’ai pris les 24 premiers au vert. C’est assez rare. Je me demandais même si j’arriverais à prendre tous les 31 sans arrêt à un feu rouge.

La chance, c’est quand les étoiles s’alignent, quand différentes circonstances se synchronisent de façon particulière pour favoriser un individu.

Ce qui est curieux avec la chance, c’est qu’elle persiste parfois. Il y a des jours où tout semble vous sourire. Il y a de ces jeux de table, par exemple, qui se jouent avec des dés. Avec deux dés, la probabilité d’avoir un sept (1 +6, 2+5, 3+4, 4+3, 5+2, 6+1) est toujours plus élevée que celle d’avoir un quatre (1+3, 2+2, 3+1). Pourtant, certains jours, le quatre sortira encore et encore plutôt que le sept. On ne l’explique pas, on le constate simplement.

D’ailleurs, plusieurs ont ce réflexe de vouloir profiter de la manne quand la chance leur sourit. Si quelques événements chanceux surviennent, on voudra acheter un billet de loterie, se disant dans une bonne passe. Tout ça n’a rien de scientifique c’est même complètement l’inverse, mais il y a de ces phénomènes qu’on constate sans pouvoir les expliquer.

Par ailleurs, ce qui est vrai pour la chance, l’est aussi pour la malchance. « La chance a tourné », « je suis dans une mauvaise passe », « Les malchances s’accumulent » et ce, sans qu’elles n’aient nécessairement un lien les unes aux autres. On a alors l’impression que ça pourrait être notre attitude, optimiste ou pessimiste qui a un impact sur ces événements, mais encore là, rien qui n’ait un rapport avec la science, du moins pour ce qu’on en sait.

N’empêche, à chaque feu vert que je passais, j’ai eu un sourire et ça m’a mis de bonne humeur.