Je suis un peu superstieux, comme le sont tous ceux qui croient aux signes du destin.
Ces signes prennent souvent la forme de petites pierres blanches déposées sur le chemin de ceux qui craignent de s’égarer de la voie lumineuse.
Sur mon trajet quotidien, alors qu’il fait encore nuit, il y a un lampadaire situé au coin d’une maison pour personnes âgées et à quelques reprises au cours des dernières semaines, au moment où je passe dessous, juste à cet instant, soit il s’allume, soit il s’éteint. Quand il s’allume, j’y vois un présage favorable, mais quand il s’éteint, un petite crainte s’empare de moi.
J’ai un préjugé favorable à la lumière, c’est vrai, parce que chez l’humain en général, la lumière est associée à l’honnêteté, l’intellligence, la transparence, la clarté et la chaleur, tandis que la noirceur invoque le côté obscur, les menaces enfouies dans l’ombre, les monstres qui se cachent sous les lits, la solitude, le froid et la mort. Ce qui fait la beauté de la nuit, plus que tout le reste, ce sont les étoiles qui brillent au firmament comme des sentinelles veillant au grain.