Je ferme les yeux et je me projette mentalement dans un avenir possible où je n’aurai plus auprès de moi tout ceux que j’aime, un avenir où je n’aurai plus les mêmes capacités physiques et mentales, un avenir où je penserai avec une certaine nostalgie à tout ce que j’avais à une autre époque, sans le réaliser pleinement, à la paix relative dans laquelle nous vivions, à des débats d’idées plutôt que des combats armés, à une situation économique où en plus d’un toit et d’un repas, vous avions le temps de regarder pousser les fleurs, à une terre et un climat qui n’étaient pas détruits par la surexploitation et où on pouvait prendre un verre d’eau sans devoir le payer. Puis, j’ouvre les yeux sur aujourd’hui et je suis attentif à ce qui se passe autour de moi pour apprécier l’instant.
Et je me dis, également, que des bonheurs aujourd’hui insoupçonnés, viendront aussi fleurir demain.
Je suis souvent dans cet état-là moi aussi, surtout en fin de nuit, quand on sommeille plus qu’on dort, quand on rêvasse, quand tout dort et que je veille…
Je conclus souvent en me disant que je devrais considérer ce que j’ai encore plutôt que ce que je perds. C’est bon de te lire.
@zoreilles: Il y a tant de choses que l’on prend pour acquis sans être conscient de ce que serait notre vie sans elles. J’ai vu récemment sur facebook un petit vidéo où un homme souffrant de daltonisme qui était terriblement ému après avoir essayé des lunettes spéciales lui permettant enfin de voir les couleurs telles qu’elles sont, où du moins les distinguer les unes des autres. Je me suis dit: Suis-je conscient, est-ce que j’apprécie cette faculté qui m’est donnée? Il suffit de s’arrêter un peu, réfléchir et regarder autour de soi pour trouver tant des raisons de se réjouir qu’il me semble quasiment indécent de s’attarder à ce qu’on n’a pas.
Quand on commence à avoir ce genre de réflexion, c’est qu’on muri !
Oui Solange, la plupart du temps, il faut avoir vécu, mais surtout avoir connu des pertes, avoir du faire son deuil de quelqu’un ou quelque chose pour en arriver à ces réflexions. C’est probablement ça qu’on appeler murir.
Merci beaucoup de nous rappeler que tout dans la vie a un caractère éphémère, les êtres, les choses, les précieux instants..
Ca me fait plaisir de te lire ici où chez toi Sana.