Je ne suis pas fonceur, analytique ou expressif, je suis aimable.
C’était le résultat d’un questionnaire rempli dans le cadre de cours, offerts aux gestionnaires de l’entreprise où je travaille. Ces cours de leadership, visent à amener les gestionnaires, d’abord à se connaître, identifier leur propre style de leadership et apprendre à bien communiquer avec leurs employés et collègues de travail, à les respecter et faire en sorte que les équipes, motivées, mobilisées soient, à terme, plus efficaces et participent activement au succès de l’organisation.
Je ne suis pas naturellement expressif. Je suis plutôt réservé de nature et les émotions en montagne russe, ce n’est pas pour moi. Je suis de nature égale, calme et positif. D’accord pour cela.
Je ne suis pas fondamentalement fonceur non plus. J’aime mesurer les risques, planifier et avancer en sachant d’avance où je vais mettre le pied.
Par contre, j’aurai cru être catégorisé parmi les analytiques, parce que ça, c’est pas mal dans ma nature.
Aimable? Oui, c’est gentil, mais à prime abord, ça ne me semblait pas avoir une grande valeur ajoutée pour l’organisation et j’ai été un peu déçu d’être catégorisé ainsi.
Et puis, je me suis rappelé combien il est important pour moi d’établir de bonnes relations au sein d’une équipe. Pour moi la confiance qu’on a les uns aux autres est fondamental et permet de travailler efficacement tout en ayant du plaisir. On est là pour s’entraider et faire en sorte d’atteindre notre objectif commun. C’est le genre d’ambiance dans laquelle j’aime travailler et dans la très grande majorité des équipes auxquelles j’ai participé par le passé, que ce soit au travail ou à l’université, c’est toujours comme cela que ça s’est déroulé. Ça nous a permis d’avoir d’excellents résultats tout en ayant un environnement plaisant.
Au travail, il y a 3 groupes de gestionnaires qui reçoivent ces cours de leadership. Je me suis retrouvé un peu par hasard dans le groupe #2. Au départ, j’aurai dû être dans le groupe #3, mais un de mes employés inscrit au groupe #2 ne se sentait vraiment pas bien le matin de son cours, alors je lui ai proposé de rentrer chez lui pour se reposer et que je prendrais sa place et lui la mienne la semaine suivante.
Plus tard, après le cours, j’ai revu l’animatrice des rencontres pour l’informer que l’on reprendrait éventuellement nos places respectives, mais elle m’a suggéré de rester dans le groupe #2, parce que, disait-elle, c’est un des meilleurs groupes qu’elle a pu voir depuis longtemps, par la dynamique qui s’était établi. J’ai d’abord pris son commentaire avec un grain de sel, parce que j’ai très souvent entendu ce genre de remarque par le passé. Vous savez, un chargé de cours, un prof, un consultant externe, qui disait que nous étions le meilleur groupe, la meilleure équipe qu’il avait eu, alors je me suis dit qu’elle répète peut-être un peu la même chose à tout le monde, pour les encourager, pour qu’ils se sentent plus motivés.
Je lui ai alors dit que l’on était tous comme cela dans l’entreprise, mais elle a insisté pour dire que notre groupe était différent. Je lui ai alors répondu que je devais alors être chanceux dans la vie, parce que je me suis très souvent retrouvé dans ces groupes qu’on dit parmi les meilleurs.
Et puis, en soirée, j’ai repensé à tout cela. Peut-être suis-je chanceux, en effet, d’être toujours tombé sur des groupes où l’harmonie et la collégialité permettait de créer ces ambiances favorables au succès des équipes. Peut-être aussi, me suis-je dit, que ma personnalité « aimable » a contribué à faire naître ces ambiances de travail agréables et efficaces et qu’en bout de ligne, c’est un type de personnalité très utile dans une organisation. Ces pensées m’ont en quelque sorte réconcilié avec les résultats du test initial.