Il a toujours rêvé d’occuper ce poste un jour. Après avoir fait ses classes, à la tête du Gouvernement québécois, il retournera au niveau fédéral comme chef du parti conservateur, en remplacement de Stephen Harper.
Ce dernier ne survivrait pas à une nouvelle élection après avoir autant entaché l’image du Canada dont les Canadiens étaient si fiers. Si les Conservateurs aspirent à un Gouvernement majoritaire, ils devront se faire à l’idée de changer le chef et d’en choisir un de nature à rallier l’électorat québécois. Actuellement, Jean Charest est le seul politicien capable d’un tel exploit. À défaut d’avoir à la tête d’un des partis susceptibles de prendre le pouvoir un chef en qui le Québec aurait confiance et qui soit capable de rallier également l’Ontario, le Québec continuera à voter pour le Bloc et le Fédéral continuera à avoir des Gouvernements minoritaires. Personnellement, je n’ai rien contre les Gouvernements minoritaires, puisqu’ils obligent à davantage de compromis, mais on a vu, par ailleurs, que ça n’a pas empêché les Conservateurs de maintenir des politiques très à droite, pas très environnementales et d’avoir une orientation beaucoup plus militaire que la traditionnelle position canadienne, de « Gardien de la paix ». Charest, parfaitement bilingue, (c’est un anglophone pour les anglophones et un francophone pour les francophones), comprenant bien les enjeux québécois, ancien ministre fédéral de l’environnement, davantage en faveur des politiques de développement durable, traditionnellement conservateur, ancien chef Conservateur, politicien habile et opportuniste, celui qui s’est lancé en politique provinciale pour contrer la montée des méchants séparatistes (et Lucien Bouchard), a tous les atouts que rechercherait le parti.
Peut-on se surprendre de le voir s’opposer publiquement à Harper, de se distancer de celui-ci? Je ne crois pas. Je pense qu’il prépare tranquillement son retour sur la scène fédérale et qu’il ménage actuellement l’électorat québécois ( et son image) non pas pour assurer sa réélection au Québec, mais bien sur le plan fédéral.