En revenant de ma marche quotidienne, ce matin, j’ai entendu un oiseau au chant assez particulier. J’ai d’abord pensé à un grincement de porte. Puis, m’est venu à l’idée qu’on pouvait soit se dire que l’oiseau chante comme une porte grinçante, soit se dire que certaines portes chantent comme des oiseaux. Ainsi, un ronflement pourrait être perçu comme un ronronnement. Je peux dire que j’appartient au monde ou que le monde m’appartient. Avoir un point de vue sur la réalité, ne change pas les faits ni la réalité, mais change notre façon de vivre l’expérience.
Quand je me préparais à mon voyage pour Compostelle, en 2006, je me souviens avoir lu les commentaires des gens sur un forum de discussion. Ainsi, une dame disait avoir détesté son voyage. Il y avait beaucoup de pèlerins sur les routes cette année-là et plusieurs d’entre eux se levaient vraiment très tôt et marchaient vite pour s’assurer d’avoir une place au gite suivant. Cette » course au gîte » avait complètement gâché le voyage de cette dame. Une autre dame ayant fait le voyage la même année, avait répondu qu’elle était souvent la dernière à quitter le gîte, le matin. Elle restait même parfois pour donner un coup de main aux hôtes en faisant un peu de ménage. En chemin, elle marchait lentement, échangeant avec les gens vivant dans ces villages. Elle s’arrêtait pour faire des esquisses, pour dessiner des paysages qui l’impressionnaient. Elle était très souvent la dernière arrivée au gîte, en soirée et il y avait toujours eu de la place pour elle. Toutes deux avaient fait le même chemin, une avait détesté et l’autre avait adoré son voyage. N’est-ce pas là l’illustration de l’importance que peut avoir notre point de vue sur les situations que nous vivons, au quotidien?